Dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA3), Paul Crépin Gamboa, doctorant au Centre Européen de Réalité Virtuelle (CERV), mène des recherches sur l’utilisation de la réalité augmentée dans les industries navales. Sa thèse, financée en partie par le PIA3 et la Région Bretagne, vise à développer des outils innovants pour faciliter l’apprentissage et l’intervention en milieu complexe. Lors de cet entretien, Paul partage son parcours et ses ambitions pour la réalité augmentée dans le domaine naval.
Paul a débuté sa thèse en janvier 2024 après un parcours original. D’abord développeur Web, il décide de reprendre ses études en psychologie, puis de combiner cette discipline avec l’informatique. « Ce qui m’a poussé à explorer la réalité virtuelle, c’est de voir comment on peut l’utiliser pour améliorer la prise en compte des aspects cognitifs, comme dans mes travaux sur la remédiation des douleurs du membre fantôme. » Ce mélange de compétences l’a conduit à se spécialiser dans l’interaction cerveau-machine et l’apprentissage par la réalité virtuelle.
Aujourd’hui, il se concentre sur la modélisation de l’apprentissage procédural en environnement virtuel, en tenant compte des modes d’incarnation de l’utilisateur. « Mon objectif est de créer un méta-modèle de représentation des connaissances pour que même ceux qui ne sont pas experts en réalité virtuelle puissent concevoir des environnements adaptés aux besoins d’apprentissage. » Cette approche permettrait aux industries navales de tirer parti de ces technologies pour former des professionnels dans des contextes où les gestes techniques sont cruciaux.
La thèse de Paul est particulièrement pertinente pour les industries navales. En effet, la réalité augmentée et la réalité virtuelle, pourrait être utilisée dans des formations professionnelles pour des interventions dans des environnements dangereux ou complexes. « Avec la réalité augmentée, on peut créer des scénarios d’intervention qui rendent l’apprentissage plus sûr et plus efficace. »
Les expérimentations qu’il mène visent à évaluer l’impact des différents modes d’incarnation sur l’apprentissage. « Nous devons comprendre dans quels contextes la réalité augmentée ou le CAVE (salle immersive) sont réellement bénéfiques. » Ces résultats, attendus pour 2025, orienteront les futurs développements pour l’adoption de ces technologies dans le secteur naval.
En collaboration avec l’entreprise CERVVAL (société experte en Ingénierie informatique innovante), Paul travaille également à l’adaptation de ces innovations aux formations de l’IUT de Brest Morlaix. « L’évolution de la réalité virtuelle dans le secteur naval est inévitable. Elle permet d’améliorer la prise de décision dans des situations critiques. » Les applications dépassent la simple formation et peuvent offrir une aide précieuse dans des interventions rares et complexes.
Pour l’encadrer dans ses travaux, Paul est accompagné de trois experts : Ronan Querrec, directeur de thèse, spécialisé dans la modélisation d’environnements virtuels, Nathalie Le Bigot, Maître de conférences en psychologie cognitive, qui l’aide sur les aspects cognitifs de l’apprentissage, et Thomas Bonnemains, enseignant à l’IUT de Brest Morlaix, Maître de conférences et chef de département GMP, qui le guide sur les outils techniques adaptés aux besoins du secteur naval.
Aujourd’hui, Paul en est aux premières phases de ses travaux, avec un fort encadrement pluridisciplinaire qui l’aide à naviguer dans les aspects techniques, informatiques et cognitifs de sa thèse. Malgré les défis, Paul reste concentré sur son objectif : « La réalité augmentée est une technologie qui va révolutionner la manière dont les professionnels du secteur naval se forment et interviennent. »
Paul Crépin Gamboa / Crédit photo : CERV